Les mots se sont posés sur mon épaule.
Ils sont là à enchaîner leurs accords – à se bousculer pour surgir comme autant de moineaux affamés au jardin public.
Leurs musiques s'entremêlent en une joyeuse cacophonie. Je renonce à les ordonner. Je préfère rêver à un monde où n'existeraient que bruits et chants, où se mêleraient routes et torrents, vents et fleuves, mers et nuages.
Le tout s'organiserait en concert multicolore où chaque élément trouverait sa place et viendrait harmoniser ce monde inconnu où le rêve accompagnerait la réalité.
Cette reconstruction d'un monde nouveau et joyeux est à inventer alors que l'homme ne trouve plus de place dans cet univers glauque où règne la terreur et la destruction.
Ainsi les sons réinventeraient d'autres mots que ceux qui entraînent l'humanité à sa perte, et pourra renaître un monde d'harmonie et de musique, de paix et de sérénité, où le souffle du vent se croisera avec le bruit de la mer.
Reconstruire – renaître – restaurer – revivre – un autre jour – un autre monde – un nouveau langage – à l'image du chant des oiseaux – des bruissements des insectes – du concert des baleines.
Enfin percevrons-nous, derrière les mots, le son des voix, l'harmonie des gestes, la capacité pour chacun de nous de contenir l'univers et son concert.
Nouveau langage, nouveau monde – nouvel homme – ou tout simplement un autre homme, qui acceptera que le monde soit ce qu'il est et renoncera à le transformer, à se l'approprier – à le domestiquer, ordre nouveau ou ordre ancien ou ordre tout court.
écriture à l'atelier
Les mots
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